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Témoignage : les moulins du canton de Limogne



Images et senteurs du passé qui habitent encore nos paysages d’aujourd’hui : les moulins… Bienvenue à la journée du patrimoine de pays et des moulins les 22 et 23 juin 2019. La journée nationale du patrimoine de pays et des moulins a été créée pour révéler l’important petit patrimoine qui mérite bien d’être sauvegardé et valorisé. Dans chaque village il y a des lieux, des édifices, des traditions, qui sont notre identité. Ce patrimoine assurait la vie de nos ancêtres ; il fait partie aujourd’hui de nos racines. Découvrons les savoir-faire. Préservons notre histoire locale ; nous y puiserons des inspirations pour mieux construire l’avenir… Une promenade découverte ? Oui, mais il faut chercher, car les trésors sont souvent cachés, ou bien sommes-nous devenus aveugles : nous ne les voyons plus à force de les côtoyer tous les jours, sans savoir pourquoi ils sont là. Nous avons, sous les yeux, dans tous nos villages, d’anciennes constructions, parfois très modestes, qui ont nourri l’humanité : je veux parler des moulins. Des moulins, autour de Limogne ? Mais où sont-ils ? Les moulins à vent étaient la parure du Causse. J’ai bien dit « moulins à vent », car des moulins à eau sur le Causse, il n’y en avait point ; et pour cause : aucun ruisseau sur son territoire. Toute l’eau qui tombe sur ce plateau calcaire, s’infiltre très profondément, 80 à 90 mètres, et va rejoindre la vallée du Lot, dans le maillage d’un réseau souterrain bien fourni. On multipliait donc les constructions de ces modestes tours, qui utilisaient l’énergie éolienne. « Eolienne » cela signifie quelque chose actuellement… Nos ancêtres connaissaient déjà : dès le 12e siècle on en trouvait en France. Pour trouver des moulins à eau importants, il faut descendre vers les rivières, du Lot, de l’Aveyron. Des petits moulins s’accrochent sur les ruisseaux de la Bonnette, ou sur le cours épisodique de quelque petit ruisseau, qui, immanquablement disparait dans une « perte », c’est-à-dire une grotte, dans laquelle disparaît le cours d’eau. On trouve des moulins à eau dans tout le monde romain. Vitruve, architecte romain, nous en a même laissé un plan. Pour soulager sa peine, l’homme utilisait les énergies de l’eau et du vent. Restons sur le Causse. Et regardons autour de nous, vers les « puech ». A Limogne au Puech de l’Ase, un moulin dresse sa tour et son toit, et la meule de grès rose, qui écrasait le grain, s’appuie, verticale, près de la porte. Sur ce puech, il y aurait eu 3 moulins. Démolis, leur pierre a été réutilisée pour construire le moulin actuel. Sur un autre point haut, du côté de la piscine, près d’un sentier de promenade, on voit l’ancienne tour du moulin de Lescurou. On cite aussi sur ces mêmes hauteurs, le moulin de « Caoumet », mais on n’en connaît plus l’emplacement. A environ 3 kms de Limogne, en direction de St. Jean de Laur, une tour nue atteste de l’existence d’un moulin à vent, au Puech de Migou. On le rencontre sur un sentier de promenade. Son ancien propriétaire, meunier, préférait aller faire fonctionner les moulins des autres, pour éviter de payer une rente à sa belle-mère, s’il exploitait le sien !! Bien visible, et mis en valeur, le moulin qui domine Lugagnac, a été d’abord transformé en château d’eau, puis récemment, il a été revêtu des attributs emblématiques qu’on voudrait trouver sur un moulin à vent : les ailes. Nourriture du corps avec le moulin qui permet de manger du pain, et nourriture de l’âme avec la petite chapelle qui est là pour rappeler de prier, beauté du site, pour admirer…c’est une belle halte.

A Promilhanes, à la sortie du village, en direction de Beauregard, seule reste la tour, du moulin des Pansottes ; la vieille petite maison meunière lui tient compagnie. Le moulin à vent du Mas de la Bosse, restauré avec ses mécanismes, est un des 5 moulins du Lot en état de fonctionner. Au Mas de Méric un authentique moulin à huile de noix est resté en l’état : tout y est. Il a fonctionné même après la guerre. St Jean de Laur avait ses moulins, Puyjourdes aussi. Le lac de Bannac est en réalité une réserve d’eau créée pour alimenter deux moulins à eau, avant de s’enfoncer dans un gouffre. A Laramière, c’est un ensemble de moulins qui entourent le Prieuré : moulin à eau à l’entrée du gouffre, derrière le prieuré ; mouline attenante à la réserve ; moulin à vent qui n’a que l’extérieur à offrir ; moulin à huile de noix transformé en musée dans une bâtisse de 13e. Gestion originale de l’eau entre agriculteurs et meuniers.

Et on peut continuer l’inventaire…Pour cela, mieux vaut prendre contact avec l’association des « Moulins du Quercy », Lot et Tarn et Garonne qui existe depuis 38 ans. Elle a accumulé une documentation importante. Elle regroupe des passionnés qui sont à même de conseiller ceux qui veulent restaurer toutes sortes de moulins. Elle adhère à la FFAM( Fédération Française des Amis des Moulins) et à la TIMS (The International Molinological Society). Moulins du Quercy : adresse mail : moulinsduquercy.com Dès maintenant, ne résistez pas au plaisir de découvrir les moulins de chaque village, car rivières fières d’étaler leurs arches qui sont autant d’entrées d’eau, exhibant ainsi le nombre de leurs meules. tous en possédaient souvent plusieurs. Les sites sont tous différents : pour les moulins à vent, ils s’ouvrent sur de vastes horizons, s’accrochent dans les courants d’air des flancs de vallées ou dominent les quadrillages cultivés des campagnes. Les petits moulins à eau se lovent, enserrés dans l’étroitesse d’un ruisseau. Bonnes promenades auprès des moulins et rêvez en relisant Maître Cornille et Don Quichotte…

MG

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