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Saint JOZEF BILCZEWSKI

Saint Józef Bilczewski

évêque polonais (✝ 1923)


Au terme du synode des évêques sur l’Eucharistie, clôturant l’Année eucharistique voulue par Jean Paul II, le Pape Benoît XVI, son successeur, canonise le Dimanche 23 octobre 2005 (Dimanche des Missions) cinq Bienheureux qui se sont distingués par leur dévotion eucharistique, notamment Saint Joseph Bilczewski.

Jozef (Joseph) Bilczewski naît en 1860 à Wilamowice, près de Kety, à l'époque diocèse de Cracovie, aujourd'hui de Bielesko-Zywiec (Ukraine). La région faisait alors partie de l'Autriche-Hongrie et aujourd’hui de l’Ukraine. Il est l'aîné d'une famille de paysans comptant neuf enfants. Il fait ses classes élémentaires à Wilamowice et à Kety, puis fréquente le lycée de Wadowice (ville natale de Jean Paul II) où il obtient le baccalauréat en 1880. Il entre au séminaire de Cracovie et il est ordonné prêtre en 1884. Dès les premières années de son sacerdoce, il cultive une passion ardente pour la vérité qui le conduit à faire, de la recherche théologique, une voie originale pour traduire en comportements concrets le commandement de l'amour envers Dieu. En même temps il témoigne d'un grand amour envers le prochain. En 1886, il obtient un doctorat en théologie à l'université de Vienne. Il poursuit ses études à Rome et à Paris où il se spécialise dans la théologie dogmatique et l'archéologie chrétienne. En 1890 il entre à l'université Jagellone de Cracovie et l'année suivante à celle de Jean Casimir de Lviv: il est professeur de théologie dogmatique. Doyen puis recteur de l'université (1900), il est l'auteur de nombreux ouvrages d'archéologie et d'histoire de l'Église. Avec ses collègues professeurs et ses étudiants, il cultive des rapports respectueux et cordiaux et ceux-ci lui rendent en retour grande estime et affection. Malgré son jeune âge, il acquiert une renommée de scientifique. Le Pape Benoît XVI dans son homélie de canonisation note que c’est un homme de prière : « La Messe, la Liturgie des Heures, la méditation, le chapelet et les autres exercices de piété scandent ses journées. Un temps particulièrement long est consacré à l’adoration eucharistique. » On l’appelle ‘l’apôtre de l’eucharistie’.

Ses capacités extraordinaires d'esprit et de cœur poussent des gens influents à demander à l'Empereur d'Autriche François-Joseph de le présenter au Saint Père comme candidat au siège métropolitain de Lviv alors vacant. Le Pape Léon XIII agrée favorablement cette requête et le nomme Archevêque de rite latin de Lviv en 1900. Il propage la doctrine sociale de l'Église, fonde des journaux et des revues, et soutient les mouvements naissants de protection sociale des ouvriers. Au cours de ses 23 années de service pastoral éclate la grande guerre de 1914-18. Lors de la guerre polono-ukrainienne (1918-1919) il s’emploie à faire cesser les luttes fratricides entre les deux populations. Puis c'est l'invasion bolchevique (1919-20) qui se déchaîne avec toute sa furie contre l'Église catholique, et enfin la guerre polono-soviétique (1920-21) dont l'Ukraine est l'un des enjeux. Entre 1918 et 1920, l'Archidiocèse perd environ 120 prêtres. Période de grandes souffrances où l'Évêque intervient souvent auprès des autorités pour défendre Polonais, Ukrainiens ou Juifs. Il encourage les fidèles et secourt tous les pauvres, sans distinction de race, de confession ou de rite. Il apparaît vraiment comme "l'icône vivante du Bon Pasteur". Mais sa santé déjà faible est minée par ces événements. Il meurt en 1923 et, comme il l'avait demandé, on l'enterre au cimetière des indigents, lui qui, toute sa vie, a marqué un amour de prédilection pour les pauvres.

Notons que Jean Paul II, comme il l’a rappelé lui-même lors de la béatification, était "dans la lignée de la succession apostolique" du bienheureux: car il a été ordonné évêque par Mgr Eugène Baziak, lui-même ordonné évêque par Mgr Twardowski, lequel avait été ordonné par Mgr Bilczewski.

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