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Saint JEAN DE DIEU

Dernière mise à jour : 21 mai 2020

Saint JEAN de DIEU, religieux, confesseur et fondateur Fondateur des Frères de la Charité (1495-1550) Saint Jean de Dieu naquit en Portugal, de parents pauvres, mais chrétiens. Sa jeunesse, à la différence de celle de la plupart des Saints, fut très orageuse. Âgé de huit ans, il suivit, à l’insu de ses parents, les traces d’un voyageur qui se rendait à Madrid ; mais il se perdit et fut réduit à se faire le valet d’un berger. Plus tard, il s’enrôla dans l’armée de Charles-Quint et subit l’entraînement et le mauvais exemple. Il ne fallut pas moins qu’un coup de la Providence pour l’arracher au péril. Après quelques nouvelles aventures, il apprit la nouvelle de la mort de sa mère et résolut de se convertir. Il tint parole, et dès lors il passa la plus grande partie de ses jours et de ses nuits dans la prière et la pénitence, exerçant à toute occasion, malheureux, lui-même, la charité envers les malheureux. Ce ne fut point là toutefois le terme de ses pérégrinations incertaines ; il ne trouva sa voie que plus tard, à l’âge de quarante-cinq ans. Il s’établit à Grenade, s’y livra à quelque commerce et employa ses économies et les dons de la charité à la fondation d’un hôpital qui prit bientôt de prodigieux accroissements. On vit bien alors que cet homme, traité partout d’abord comme un fou, était un saint. Pour procurer des aliments à ses nombreux malades, Jean, une hotte sur le dos et une marmite à chaque bras, parcourait les rues de Grenade en criant : "Mes frères, pour l’amour de Dieu, faites-vous du bien à vous-mêmes." Sa sollicitude s’étendait à tous les malheureux qu’il rencontrait ; il se dépouillait de tout pour les couvrir et leur abandonnait tout ce qu’il avait, confiant en la Providence, qui ne lui manqua jamais. Mais Jean, appelé par la voix populaire Jean de Dieu, ne suffisait pas à son oeuvre ; les disciples affluèrent ; un nouvel Ordre se fondait, qui prit le nom de Frères Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, et s’est répandu en l’Europe entière. Peu de Saints ont atteint un pareil esprit de mortification, d’humilité et de mépris de soi-même. Un jour, la Mère de Dieu lui apparut, tenant en mains une couronne d’épines, et lui dit : "Jean, c’est par les épines que tu dois mériter la couronne du Ciel. — Je ne veux, répondit-il, cueillir d’autres fleurs que les épines de la Croix ; ces épines sont mes roses." Une autre fois, un pauvre qu’il soignait disparut en lui disant : "Tout ce que tu fais aux pauvres, c’est à Moi que tu le fais." Quand on lit l’histoire émouvante de telles vies, on ne peut s’empêcher de s’écrier : Dieu est admirable dans Ses Saints ! Jean de Dieu est naît en 1495 à Montemor-o-Novo au Portugal, au sein d’une famille pauvre. Quand il n’avait pas encore 10 ans, ses parents s’établirent à Oropesa en Espagne. Il commença par mener une vie des plus aventureuses : enlevé enfant par un inconnu, puis abandonné, il devint berger puis, en 1523 s’engagea dans l’armée et participa à de nombreuses guerres, la dernière en 1532 avec Charles Quint contre les Turcs. Ce fut pour lui une dure expérience. En 1535 il se mit à travailler comme tailleur de pierre pour la fortification de la ville de Ceuta. Il aida, avec ses maigres revenus une noble famille portugaise qui vivait ruiné. Plus tard il alla à Gibraltar, où il se dit vendeur ambulant de livres et de timbres. Il déménagea définitivement à Grenade en 1538 et ouvrit une petite librairie. C’est là qu’il eut ses premiers contacts avec des livres religieux. Le 20 janvier 1539, à l’âge de 42 ans il se rendit à un sermon de Jean d’Avila, au cours duquel il eut sa conversion. Les propos de Jean d’Avila provoquèrent en lui un si grand choc qu’il se mit à détruire les livres qu’il vendait, se mit à traverser nu la ville sous les huées des enfants qui le suivaient. Son comportement fut considéré comme celui d’un aliéné et il fut incarcéré dans l’hôpital psychiatrique de l’Hopital Real, avec les fous et les mendiants. Il prend alors la résolution de s’occuper et de servir les malades. Jean d’Avila fut son directeur spirituel, et le poussa faire un pèlerinage au sanctuaire de la Vierge de Guadeloupe, en Estrémadure. Sorti de l’asile, il fonde à Grenade en Espagne, en 1537, son premier hôpital, selon des conceptions très hardies pour son temps. Des disciples se joignent à lui ; ensemble, ils posent les fondements d’un ordre hospitalier au service des pauvres malades : les Frères de la Charité, appelé de nos jours l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu. Rainer Maria Rilke raconte, dans ses Cahiers de Malte Laurids Brigge (Die Aufzeichnungen des Malte Laurids Brigge), qu’en train d’agoniser, Saint Jean-de-Dieu se leva soudain pour aller détacher dans un jardin proche un homme qui venait de se pendre. Il a été proclamé par Léon XIII patron des malades et des hôpitaux en 1886, et par Pie XI, patron des infirmiers et infirmières en 1930.

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