Saint GILBERT
Dernière mise à jour : 1 juin 2020
Saint Gilbert évêque de Meaux (✝ v. 1009) Une ancienne tradition fait naître saint Gilbert à Ham. Son père, Fulchard, et sa mère, Geila ou Gisèle, appartenaient à la noblesse du Vermandois et vivaient dans l’intimité du comte Albert 1er. Ils confièrent l’éducation de leur fils aux chanoines de Saint-Quentin de Vermand, qui étaient renommés pour leur science et leur sainteté. Gilbert fit de rapides progrès dans les lettres et de plus grands encore dans la vertu. Ses éminentes qualités, plus encore que sa naissance, le firent distinguer du comte Albert, qui le pourvut d’un canonicat à la collégiale de saint-Quentin. Sa régularité et son zèle lui attirèrent bientôt l’estime et l’admiration de tous ceux qui le connurent. Le second fils d’Albert 1er Othon, qui, du vivant de son père, portait le titre, de comte de Vermandois, l’attirait souvent à la cour et lui témoignait une vive affection. Le pieux chanoine se rendait volontiers à ces invitations, et sa piété ne souffrait aucune atteint au contact du monde. Archanrad, évêque de Meaux, déterminé par la renommée de Gilbert le choisit pour son archidiacre. On put alors, apprécier le zèle, la prudence et la charité qu’il mettait à réprimer la violation des règles et à garantir l’honneur sacerdotal. Il fit honneur, à cette collégiale de Saint-Quentin, pépinière féconde qui fournit des sujets à presque toutes les églises de France, et qui vit sortir de son sein près de quarante évêques, sept chanceliers du France, six cardinaux et un pape. A la mort d’Archanrad (995), tous les suffrages se portèrent sur Gilbert, qui mit autant de répugnance à accepter cette dignité qu’on mettait d’empressement à la lui offrir. Etienne Ier, comte de Meaux et de Troyes, exprima toute sa joie aux deux clercs qui vinrent à Epernay soumettre à son approbation le choix du peuple et du clergé. Malgré son élevation, Gilbert ne changea rien à sa manière de vivre, restant toujours fidèle à ses exercices de piété, à ses oraisons, à ses jeûnes et à ses mortifications. Voyant dans ses nouvelles fonctions une charge obligatoire bien plus qu’un honneur, il puisait dans le profond sentiment de ses devoirs la résolution d’être toujours miséricordieux pour les pauvres, sévère pour le méchants, indulgent pour les bons ; aussi était-ce par un régime tout paternel qu’il gouvernait son bercail. Pendant ses vingt années d’épiscopat, il donna l’exemple de toutes les vertus et surtout d’une parfaite humilité. Nous ne connaissons qu’un fort petit nombre des actes épiscopaux de saint Gilbert. En 998, nous le voyons souscrire à une charte du roi Robert en faveur du monastère de Saint-Denis ; en 1003, il appose son sceau à une charte du même roi, octroyée à l’abbaye de Saint-Père de Melun ; en 1005, il donne à son chapitre les revenus de la petite abbaye de Saint-Rigomer, située dans un faubourg de Meaux ; en 1008, il assiste au concile de Chelles, dans le palais du roi Robert ; enfin, nous le voyons donner des secours pécuniaires à l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée-lès-Chartres, pour qu’elle puisse augmenter le nombre dé ses religieux. Gilbert fut un des premiers prélats de France qui, à l’exemple de Lisiard, évêque de Paris, divisa les revenus de son église en deux menses, l’une épiscopale et l’autre capitulaire. Ce voeu lui avait été exprimé par son chapitre, qui désirait pouvoir, user des revenus de son lot, sans le concours de l’évêque. Avant ce partage, qui date du 12 mars 1004 et fut approuvé par le pape saint Léon IX, l’évêque, seul administrateur des biens de son Église, en faisait la répartition entre les clercs et les chanoines, affectant la part que bon lui semblait au service du culte, au besoin des pauvres et à ses dépenses personnelles. Gilbert, étant tombé gravement malade et sentant sa fin approcher, réclama les derniers secours spirituels à Léotheric, archevêque de Sens, et à Fulbert, évêque de Chartres, qui se rendirent à son appel. « Grâces immortelles vous soient rendues », leur dit-il, « ô vous, lumières de l’Eglise des Gaules, qui venez recevoir les soupirs d’un vieil ami ; vous qui, en m’apportant le viatique des mourants, venez m’aider à lutter contre les embûches de la mort et les ruses de l’ennemi du salut ; vous qui, d’une main pieuse, confierez mes restes mortels à une tombe chrétienne ». Après vingt ans de sage administration, le saint évêque mourut, le 13 février de l’an 1009 ou 1040. II fut enseveli dans l’église dédiée à Notre-Dame et à saint Etienne, devant l’autel, sous les gradins de l’abside. De nombreux miracles s’accomplirent bientôt sur son tombeau. RELIQUES ET CULTE DE SAINT GILBERT Jean l’Huillier, évêque de Meaut, transféra le corps de saint Gilbert en 1491. Le couvent de Saint-André de Clermont donna, en 1645, une relique de saint Gilbert à l’abbaye de Saint-André-au-Bois. Le 25 juin 1562, les Huguenots dévastèrent la cathédrale de Meaux ; quelques ossements de saint Gilbert échappèrent seuls an désastre. A l’époque de la Révolution, ils ont été confondus avec les reliques de quelques autres Saints, par suite de l’incurie de l’évêque constitutionnel. Ils sont probablement avec d’autres reliques innomées, dans la chasse principale de la cathédrale, désignée sous le titre de Saint-Fiacre. Dans la même église, on conservait jadis, avec un grand respect, une chape du saint évêque. Saint Gilbert était spécialement invoqué pour l’hydropisie et le mal des ardents. La collégiale de Saint-Quentin, ainsi que les églises de Meaux et de Noyon, célébraient la fête de saint Gilbert au 13 février. Dans le diocèse de Meant, on fêtait, de plus, sa translation au 30 octobre. On ne fait plus aujourd’hui que sa fête patronale. Son nom est inscrit dans le Martyrologe d’Amiens de 1737, ainsi que dans cent de Molanus, Ferrari, Canisius, Du Saussay, Chastelain, etc. ; il est marqué an 4 février dans quelques anciens calendriers. Saint Gilbert, revêtu de ses ornements épiscopaux, tient le troisième rang parmi les six personnages qui ont illustré la ville de Saint-Quentin, dans la gravure initiale de l’Augusta Viromanduorum d’Hémeré. Saint Gilbert figurait an portail principal de la cathédrale de Meaux, avec d’autres prélats de cette église. Toutes ces statues ont été mutilées par les Huguenots, le 25 juin 1562, et depuis, on les a ôtées de la place qu’elles occupaient. Nous avons emprunte cette vie à l’Hagiographie d’Amiens, par M. l’abbé Corbet. tiré de : Les Petits Bollandistes ; Vies des saints tome 2
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