Saint ELESBAAN D’ETHIOPIE
Saint Elesbaan d’Ethiopie Roi d’Ethiopie (✝ v. 535)
Les Ethiopiens Axumites, dont les possessions s’étendaient depuis la côte occidentale de la mer Rouge jusque fort avant dans le Continent, étaient un peuple très florissant au 6ème siècle. Le roi, qui les gouvernait sous l’empereur Justin l’Ancien, se nommait Elesbaan. Ce prince, dans toutes ses actions et dans toutes ses entreprises, ne se proposait d’autre but que le bonheur de ses sujets et la gloire de Dieu.
Quelques auteurs prétendent qu’il avait été converti de l’idolâtrie au Christianisme. Quoi qu’il en soit, ses vertus montrèrent combien une nation est fortunée lorsqu’elle a des maîtres qui ont su s’affranchir de l’esclavage des passions. Si Elesbaan prit les armes, ce ne fut que pour défendre la cause de la justice, et il fit servir la victoire au triomphe de l’une et de l’autre.
Saint Elesbaan, roi d’Ethiopie, sur le commandement de l’empereur Justin, va porter la guerre contre l’usurpateur Danaan et libérer ainsi les Chrétiens yéménites persécutés par cette bête féroce.
Les Homérites, parmi lesquels il y avait un grand nombre de Juifs, habitaient sur la côte orientale de la mer Rouge, au Yemen. Ils étaient gouvernés, dans le temps dont nous parlons, par Dunaan ou Danaan, que les Syriens et Arabes appelent Dsunowa. C’était un Juif qui s’était emparé du pouvoir. La haine qu’il portait au Christianisme le rendit persécuteur des amis du Christ. Il bannit en 526 saint Grégence, Arabe de naissance, et archevêque de Taphar, métropole du pays.
Il fit décapiter saint Aréthas avec 4 autres Chrétiens (nommé au 27 juillet) qui avaient confessé généreusement la Foi. Saint Aréthas, nommé aussi Harith ou Haritz, était gouverneur de la ville de Nagran, l’ancienne capitale du Yémen. Non seulement il refusa de sauver sa vie en apostasiant, mais il exhorta tous les autres Chrétiens à rester fidèlement attachés à Dieu. On l’enleva de la ville, et on le conduisit sur le bord d’un ruisseau, où il fut exécuté en 523.
Duma, ou plutôt Reuma ou Remi, sa femme, et ses filles souffrirent également la mort pour la même cause. On les honore comme martyrs, avec 340 autres Chrétiens que Dunaan condamna aussi à mort. Ils sont nommés au 24 octobre dans les calendriers d’Occident et d’Orient ainsi que dans celui des Moscovites.
L’empereur Justin, dont les Chrétiens persécutés avaient imploré la protection, engagea saint Elesbaan à porter ses armes dans l’Arabie et à chasser l’usurpateur. Ce prince zélé déféra aux justes désirs de l’empereur ; il attaqua et défit le tyran. Mais il usa de la victoire avec beaucoup de modération. Il rétablit le Christianisme, rappela saint Grégence, et fit rebâtir l’église de Taphar. Il mit sur le trône Abraamius ou Ariat, Chrétien fort zélé, qui se conduisit par les conseils de saint Grégence. Ce saint évêque eut une conférence publique avec les Juifs, où la vraie Foi triompha. Il écrivit aussi contre les vices un livre que nous avons encore en grec, et qui est dans la bibliothèque impériale de Vienne. Il mourut le 19 décembre 552.
Saint Elesbaan, suivant Baillet, ne fut pas plus tôt de retour dans ses Etats, qu’il abdiqua la couronne. Mais on lit dans la légation de Nonnus, qu’il régnait à Axuma, capitale de l’Ethiopie, plusieurs années après la guerre dont nous venons de parler. Ce bon prince, dégoûté enfin du monde, laissa le gouvernement à son fils, qui fut héritier de son zèle et de sa piété.
Il envoya son diadème à Jérusalem ; puis, s’étant déguisé, il sortit de la ville pendant la nuit, et alla se renfermer dans un monastère situé sur une montagne déserte. Il n’emporta avec lui qu’une coupe pour boire et une natte pour se coucher. Il ne vécut plus désormais que de pain, auquel il joignait de temps en temps quelques herbes crues. L’eau devint son unique boisson. Il voulut être traité comme les autres frères, et il était toujours le premier aux différents exercices. Il n’eut plus de communication avec les personnes du monde, afin de se livrer tout entier à la prière et la contemplation.
On le représente quelquefois comme solitaire, agenouillé devant une croix, et la couronne à terre près de lui.
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