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Saint DOMINIQUE SAVIO

Saint Dominique Savio

disciple de saint Jean Bosco (✝ 1857)


Notice brève


Dominique Savio naît dans le Piémont près de Turin en 1842. Très avancé au point de vue spirituel et désireux de s’instruire, il a la chance de rencontrer Don Bosco qui l’accepte immédiatement dans son œuvre : “l’Oratoire”. L’enfant adopte avec enthousiasme le programme de son maître : sainteté et salut des âmes, le tout vécu dans un climat de joie à l’école de Saint François de Sales. Se faisant tout à tous, au milieu des autres enfants, spécialement attentif aux plus faibles, il est très bon camarade, mais avec discernement. Deux événements mariaux marquent son parcours à l’Oratoire : la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1854, jour de la proclamation du dogme par Pie IX, et 9 mois avant sa mort, la fondation avec quelques amis de la “compagnie de l’Immaculée”. N’ayant pas encore tout à fait atteint ses 15 ans, il meurt le 9 mars 1857. Don Bosco écrira sa vie.


Notice développée


"Dominique est la plus délicieuse figure de la geste de don Bosco" (Daniel-Rops). C'est le deuxième enfant d'une famille qui devait en compter dix. Domenico naît en 1842 à Riva presso di Chieri, à une vingtaine de km à l'est de Turin. Sa famille est pauvre, ce qui oblige son père à exercer à tour de rôle les métiers de forgeron ou de paysan suivant les nécessités et à changer plusieurs fois de lieu d'habitation. Deux ans après la naissance de Dominique, ses parents retournent dans leur pays d'origine, le hameau de Murialdo, village natal de Don Bosco. Dès l'âge de cinq ans, Dominique suit la messe quotidiennement et lorsque, parfois l'église n'est pas encore ouverte, il s'agenouille à la porte et prie, quel que soit le temps. Le curé raconte: "Encore très jeune et de petite taille, il ne pouvait transporter le missel; c'était curieux de le voir s'approcher de l'autel, se hausser sur la pointe des pieds, tendre les bras tant qu'il pouvait, faire tout son possible pour atteindre le porte-missel. Si le prêtre ou quelqu'un d'autre voulait lui faire un plaisir immense, il devait, non pas transporter le missel, mais le lui rapprocher suffisamment, et alors, tout joyeux, il le portait de l'autre côté de l'autel." Il n'est pas étourdi et dissipé comme les garçons de son âge. Très pieux, on n'a pas besoin de lui rappeler ses prières. C'est plutôt lui qui les rappelle à ses parents quand, pressés par la tâche, ils les oublient.


Bien qu'à l'époque on ne fasse la première communion qu'à 11 ou 12 ans, Dominique est si avancé qu'on lui permet de la faire à 7 ans. Il s'y prépare avec joie, et demande pardon à ses parents pour les peines qu'il leur a causées (!), car en fait il ne leur procurait que des joies. Conscient de ce à quoi il s'engage, il écrit ceci: "Résolutions prises par moi, Dominique Savio, en 1849, quand j'ai fait ma première communion à 7 ans: 1) Je me confesserai très souvent et je communierai toutes les fois que mon confesseur me le permettra. 2) Je veux sanctifier les jours de fête. 3) Mes amis seront Jésus et Marie. 4) La mort mais pas de péchés. " Ces résolutions, souvent répétées, orientent toute sa vie. Et don Bosco de conclure par cette réflexion: "Soyons persuadés qu'une première communion bien faite constitue un solide fondement moral pour toute la vie; et il est rare de trouver quelqu'un qui ait bien accompli ce devoir solennel qui n'ait pas mené ensuite une vie bonne et vertueuse. Au contraire, on compte par milliers les jeunes gens pervertis, qui désolent leur parents et ceux qui s'occupent d'eux; cherchez la racine du mal, vous verrez que le début de leur mauvaise conduite coïncide avec une première communion peu ou aucunement préparée. Il vaut mieux la renvoyer à plus tard ou même ne pas la faire du tout que de la mal faire."


Dominique travaille très bien et il aimerait continuer son instruction mais sa famille est pauvre et la seule école valable, celle de Castelnuovo, est éloignée. Sa ténacité vainc tous les obstacles: il fera 4 fois par jour le chemin qui le mène à cette école, soit en tout 17 ou 18 km, sans se plaindre de la fatigue et des intempéries, ou craindre la marche en solitaire, car il se sait protégé par son Ange gardien, et Dieu, dit-il, est "un patron qui paie bien". Ces marches quotidiennes ne durent que quelques mois, car en octobre 1852, ses parents viennent s'établir à Mondonio et là se trouve une bonne école. Dominique est un élève excellent et sa conduite est irréprochable. Mais un jour une grosse bêtise est commise – on a bourré le poêle de la classe avec de la neige et des cailloux – et dans la peur d'être renvoyés, les coupables prennent les devants et accusent Dominique. Celui-ci accepte les reproches du professeur sans rien dire. Il expliquera plus tard: "L'autre, déjà coupable de plusieurs sottises, aurait peut-être été chassé de l'école. Pour moi j'espérais être pardonné puisque c'était la première faute dont j'étais accusé à l'école et puis je pensais à notre Dieu Sauveur qui fut injustement calomnié." Dominique fuit les occasions de péché, refusant, par exemple, d'aller à la baignade, parce que c'est défendu, que plusieurs s'y sont noyés et que, surtout, beaucoup s'y sont laissés entraîner au péché.


Don Bosco passant dans la région en octobre 1854 avec un certain nombre de ses garçons, on lui parle de Dominique Savio avec éloges et ce dernier vient le voir, accompagné de son père. Après un bref examen, don Bosco accepte son admission sans délai au vu de ses qualités tant intellectuelles que spirituelles. Il est "stupéfait de découvrir l'œuvre que la grâce divine avait déjà accomplie en un garçon si jeune." Dominique se rend donc à Turin avec son père, à la maison de l'Oratoire. Arrivé dans la chambre de don Bosco, son regard s'arrête sur un carton où sont écrits en gros caractères les mots suivants familiers à Saint François de Sales: "Da mihi animas, cœtera tolle" (Gn 14,21), ce qu'on traduit au sens spirituel par "Donne-moi des âmes, prends tout le reste". Don Bosco en a fait sa devise. Elle deviendra aussi celle de Dominique.


C'est un régal pour lui d'écouter les sermons, car il est convaincu que la Parole de Dieu est le guide de l'homme sur le chemin du ciel; aussi toutes les leçons pratiques qu'il entend dans les sermons se gravent en lui et il ne les oublie plus. Instructions et catéchismes, si longs qu'ils fussent, sont toujours un plaisir pour lui. La fête de l'Immaculée Conception du 8 décembre 1854 est l'occasion pour lui de faire un grand pas dans la vie spirituelle. C'est le jour de la proclamation du dogme de l'Immaculé Conception par le bienheureux Pape Pie IX. Le soir de ce grand jour, Dominique se consacre à la Sainte Vierge et renouvelle les promesses faites à sa première communion, puis répète textuellement à plusieurs reprises les phrases suivantes: "Marie je vous donne mon cœur; faites qu'il soit toujours vôtre. Jésus et Marie, soyez toujours mes amis, mais de grâce, faites-moi mourir plutôt que d'avoir le malheur de commettre un seul péché." Dès lors sa vie en paraît tellement transformée qu'à partir de ce jour, don Bosco se met à noter ses faits et gestes pour ne pas les oublier. Dominique est un bon camarade, toujours joyeux, pur, serviable, fervent pour l'apostolat, héroïque parfois comme lorsqu'il s'interpose entre deux camarades plus âgés que lui qui veulent se battre à coups de pierres.


La dernière étape de sa vie est encore mariale. (C'est la dévotion à Marie qui fera sa gloire dans le ciel, comme il le révèlera après sa mort à don Bosco en lui apparaissant dans un songe.) Donc le 8 juin 1856 – il avait encore 9 mois à vivre – il fonde avec un groupe d'amis la Compagnie de l'Immaculée. Le but de cette compagnie est d'assurer à ses membres la protection de la Sainte Mère de Dieu pendant leur vie et surtout à l'heure de la mort.


Dominique est dévoré de zèle et cela n'est pas sans influer sur sa santé. Consciencieusement, don Bosco le fait examiner par plusieurs médecins. "Tous, dit-il, admirent sa jovialité, sa présence d'esprit et le bon sens de ses réponses. L'un de ces médecins, le docteur François Vallavri, d'heureuse mémoire, dit plein d'admiration: - Quelle perle, cet enfant! – Mais d'où vient le mal qui l'affaiblit régulièrement d'un jour à l'autre? demande don Boso. – Sa complexion chétive, son intelligence précoce, sa tension d'esprit continuelle sont comme des limes qui lui rongent insensiblement les forces vitales." Dominique doit donc quitter l'Oratoire et rentrer chez lui. Il est navré car il sait, malgré ce que lui dit don Bosco, qu'il ne reviendra plus. Le médecin de son pays croit bien faire en le soumettant à un remède très prisé à l'époque: la saignée. Dominique en subit 10 en 4 jours, avec un courage au-dessus de son âge. Le médecin est très satisfait du résultat; apparemment en effet il va mieux, mais Dominique ne se fait pas d'illusion et il demande le Viatique. Peu après, alors que le médecin et son entourage le croient hors de danger, il demande le Sacrement des malades et on lui donne en même temps la 'bénédiction papale'. Il en éprouve une grande joie. "Deo gratias et semper Deo gratias!" dit-il. C'est le 9 mars, 4e jour de sa maladie, le dernier de sa vie. Le soir, son curé vient le voir. Il se réveille et d'une voix claire et joyeuse, il dit en présence de ses parents: "Adieu, mon cher papa, adieu! Monsieur le Curé voulait encore me dire autre chose, et je n'arrive plus à me le rappeler....Oh! que c'est beau ce que je vois..." A ces mots et toujours en souriant, le visage lumineux, il expire les mains jointes et croisées sur la poitrine, sans le moindre mouvement.


Telle fut la vie d'un saint. Elle fut écrite pas un autre saint, don Bosco, lequel ne pouvait évoquer son souvenir sans pleurer. Saint Dominique Savio, canonisé en 1954, est le plus jeune des confesseurs non-martyrs canonisés (il n'avait pas encore tout à fait 15 ans). Mais depuis cette 'limite d'âge' a été considérablement reculée avec la béatification des enfants de Fatima, la petite Jacinta n'ayant pas encore atteint ses 10 ans. En instaurant la communion pour les enfants, Pie X disait: "Il y aura des saints parmi les enfants" et Jean Paul II a rajouté: "et des apôtres"

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