Mot du père Franz - Messes du 05 au 20 octobre 2019
« Combien de temps, Seigneur, vais-je t’appeler au secours ? ». Le prophète Habacuc parle pour ses frères avec la liberté d’un vrai croyant. Oui, que Dieu prenne la mesure des tragédies du monde. Comme Habacuc, chacun de nous pourrait en dresser une longue liste.
Combien de temps cela va-t-il durer ? Dieu voit et répond : « à coup sûr, je viendrai », sans donner aucune précision sur la date. Ainsi la foi, notre foi, est-elle mise à rude épreuve et demeure un don sans cesse à « réveiller », comme l’écrit St Paul à Timothée.
Croire, oser demander des comptes à Dieu de ses délais, ne serait-ce pas le premier service à rendre, nous qui sommes des « serviteurs quelconques » ? Nous sommes des serviteurs et chacun est indispensable à l’avènement du Royaume dans une destinée qui nous dépasse : « le juste vivra pour la fidélité ».
Fidélité comme la charte intérieure de véritables chevaliers voulant défendre le plus faibles ! Et leur devise, justement, était « sans peur ni reproche ». Mais ne rêvons pas : nous connaissons tous la peur, sous une forme ou sous une autre. Le bébé a peu de perdre sa mère, l’élève de rater son examen. La crainte de l’avenir est toujours présente, boucler les fins de mois, garder l’affection du proche, le respect de l’adolescent, la reconnaissance de ma valeur, ne pas être atteint par la maladie, l’accident, la déprime, l’isolement. La peur de la personne âgée de devenir dépendante…
Cette peur de vivre, n’est-ce pas la traduction de la peur de mourir ?
Mais aujourd’hui, St Paul nous assure : « ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné ». Le Dieu de Jésus Christ n’est pas un Dieu de terreur, de toute-puissance, de règlement de comptes… La vraie question serait : « qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? ».
L’esprit en nous se fait espérance et St Paul parle d’un « esprit de force, d’amour et de raison ». Force pour refuser tout esclavage, tendresse qui devient la loi de notre vie, raison pour échapper à tout fanatisme. « L’amour jette dehors la peur » (1 Jn 4,18).
+Franz
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