Les 7 dons de l’Esprit Saint
Dernière mise à jour : 6 juil. 2020
Rappelons-nous que pour partager un chemin, il convient d’être au moins deux ! Il y a deux protagonistes : l’Esprit Saint, le protagoniste principal car sans lui on ne peut rien faire ; et la personne humaine (qui répond librement à l’appel de l’Esprit). Cet Esprit Saint nous donne des arrhes, la garantie de la vie éternelle. En effet, Dieu s’engage à nous donner la plénitude des biens. Mais l’homme reste libre : Dieu ne reprend pas son acompte (les arrhes) mais nous pouvons les refuser…
7 dons… issus du fondement biblique Is 11,2-3 (qui ne donne pas une liste mais une description des effets que l’Esprit Saint opère en nous) et de la fête de Noël (car c’est lors de l’Incarnation que l’Esprit Saint dépose les 7 dons en Jésus ; et c’est sur la croix qu’il « remet l’Esprit » au monde), le chiffre « sept » est d’une grande symbolique : 7 dons (plénitude), 7 sacrements, 7 semaines pour célébrer la Résurrection (de Pâques à la Pentecôte), 7 péchés capitaux, 7 jours pour la Création, etc. Si pour le Christ, on a une description descendante (car « il descendit du ciel »), on sait qu’Il a le plus haut des dons (la Sagesse) en plénitude et les autres ne sont que des compléments. Pour l’homme, c’est un chemin inverse (nous devons vivre notre Pâques et notre Ascension au ciel, au soir de notre vie. Cela passe par une élévation intérieure tout au long de notre vie terrestre : essayer d’aimer de tout son cœur, malgré nos erreurs et nos chutes, mais sincèrement). La crainte de Dieu est la base de notre chemin spirituel. On va s’élever de degré en degré jusqu’à la Sagesse (l’union en Christ).
Premier niveau : prendre le chemin à la suite du Christ. Tout commence par la crainte de Dieu : et en prenant conscience de nos faiblesses : l’orgueil (résister à Dieu), l’individualisme, développer un esprit d’indépendance (au lieu de l’autonomie légitime), croire en une fausse liberté (faire ce qu’on veut, se réaliser sur ses seules forces), parler d’un « Dieu bon copain » (être trop familier, confondre relation d’amitié et se mettre à son égal) voire d’oublier Dieu.
Face à cela, l’Esprit nous offre l’humilité (conscience de notre fragilité), la conscience du jugement lors de notre mort (même si c’est un jugement d’amour, sur l’amour que nous aurons offert, nous devons nous préparer. Cela permet de nous mettre à notre juste place et c’est essentiel pour pouvoir prendre le chemin) et refuser la peur servile pour vivre le sentiment filial et fraternel, d’amour de Dieu et du prochain. La piété contre l’égoïsme et la tiédeur : en effet, l’égoïsme est le deuxième obstacle puissant à notre union à Dieu ; et… « Dieu vomit les tièdes ». Il n’y a rien de pire que l’indifférence. L’effet du don est fort : on retrouve notre esprit d’adoption (et la conscience que nous sommes soumis au Père, comme un enfant doit obéir à ses parents, car il sait que les ordres sont toujours pour son bien). Et si on accepte ce lien de subordination au Père, on doit le développer dans la « soumission » à l’Eglise (c’est-à-dire cesser à un moment de tout remettre en question, accueillir et prendre conscience que l’Eglise a 2.000 ans de sagesse et que je ne comprends pas tout, que je ne suis pas universel (l’Eglise, oui !). On retrouve notre juste place !). Adhérer au Credo, à la Tradition et aux théologies développées par l’Eglise, car cela nous donne des clefs de lecture sur le chemin (qui est le Christ : « je suis le chemin », nous dit-il).
La science : contre nos ténèbres. Les ténèbres impacte car elles viennent du péché originel. Elles ont une triple origine : de nous-mêmes (l’homme a le cœur malade), de l’esprit du monde (la civilisation de la mort, selon l’expression de St Jean-Paul II) et du Tentateur (qui développe ces ténèbres pour notre malheur). Ce don va éclairer notre agir sur ce que Dieu demande et sur ce que nous devons faire (c’est la fameuse prière du Missel Romain : « donne-nous la claire vision de ce que nous devons faire et la force de l’accomplir », qui unifie deux des dons de l’Esprit). si nous écoutons notre cœur, les ténèbres se dissiperont, en passant de l’erreur, au doute, jusqu’à la vérité. Nous entrons alors dans le dessein bienveillant du Père : être en communion avec nous, dans le Christ. Et l’Esprit nous aide à y adhérer (cf. Ep 5,8 : « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ! »).
D’où la Force : car nous vivons notre faiblesse dans l’épreuve. Plus on chemine, plus le tentateur va nous développer les épreuves afin de renoncer. A un moment, le seigneur nous lancera une ordalie : une situation où seule la vérité de notre cœur nous donnera la vraie réaction, sans que l’intelligence ou les passions soient convoquées. Cela permet de réagir dans la vérité de nos cœurs ! Ce don va lutter contre les passions intérieures (l’abattement, le découragement, l’audace ou l’excès de confiance, les résistances de notre cœur) et les tentations extérieures (Satan et l’esprit du monde). L’Esprit Saint va nous apprendre à dominer nos passions, à ne pas céder aux tentations, à ne pas suivre de faux guides, à oser être nous-mêmes. Il va alors nous demander de témoigner, de dénoncer les erreurs ou le mal, en bravant l’impopularité, rester conscient de notre faiblesse et de notre impuissance (si nous n’accueillons pas la force de Dieu). Pour cela, l’Esprit nous donne la paix, le courage, le calme, le refus des mondanités, la joie, l’abandon, la grâce d’être une personne debout !
Cela s’appelle le don de conseil : car la faiblesse de l’homme, à ce stade, c’est d’être tenté de se gouverner soi-même : suivre nos passions, vivre la précipitation à juger et à agir, ne pas se rendre compte de notre insouciance qui conduit à poser des choix aux grés des évènements, au hasard. Ce don est un complément de la force : un élément qui dirige la force. Il va éclairer notre conduite pour savoir discerner (entre ce qui faut faire ou ne pas faire, dire ou taire, conserver ou renoncer, etc.). Avec ces 5 dons, on peut poursuivre le chemin avec l’espoir d’arriver au bout ! Mais il nous manque alors deux autres dons. L’Esprit Saint veut nous donner plus : accéder à une relation intime entre l’âme et Dieu. C’est le deuxième niveau…
Deuxième niveau : pour accéder à une relation intime entre Dieu et l’âme humaine. 6ème don : celui de l’intelligence, comme un avant goût de la joie céleste ! Il éclaire notre foi, approfondie les mystères qu’on a entraperçu. Ce don va éclairer notre chemin en nous permettant de continuer l’abandon en Dieu tout en ayant pleinement conscience qu’on se serait « planté » si nous étions restés sur nos propres forces.
A ce stade, tout nous semble nouveau : quand on regarde en arrière, la vérité est toujours la même mais elle est complétée par un goût renouvelé pour la Parole de Dieu, pour entrer dans le mystère des sacrements (on va être plus présent aux offices, notre vie spirituelle va s’accroître), pour la vie des saints qui deviennent de vrais modèles. On va jouir de la paix et de la joie et ainsi, notre vie devient jour après jour eucharistique, une vie d’action de grâce : merci au Seigneur et canal de grâce pour notre monde !
C’est ainsi qu’on atteint le 7ème don : celui de la Sagesse. C’est un don supérieur aux autres, celui qui nous fait aimer Dieu et notre prochain comme nous-mêmes. C’est un don pour l’homme spirituel : il faut avoir vécu le chemin jalonné par les 6 autres dons. La Sagesse, c’est le Christ ; et on s’unit à sa Divinité. La Sagesse assainit toute notre vie, elle détruit toutes les contradictions entre Dieu et nous. L’union devient possible. Mais gardons un point de vigilance, celui de l’orgueil qui reste toujours présent. Conclusion : finalement, vu sous cet angle, le chrétien est une personne croyante qui, sous l’action de l’Esprit Saint, devient l’auteur d’un 5ème Evangile, à la suite du Christ. Pour la gloire de Dieu et le salut du monde !
Nous avons tous cet appel : devenir CE disciple particulier et unique dont Jésus a besoin pour construire son Royaume. Pour cela, l’Esprit Saint complète ces 7 dons en nous communiquant les trois fruits du sacrifice du Christ : la filiation (lien intime avec Dieu), la glorification (participer à la gloire de Dieu) et le culte spirituel (selon Rm 12 : toute notre vie doit être une offrande perpétuelle à Sa gloire ! Après la « trêve des confiseurs », nous entrerons dans le mystère du sacrement lui-même, celui de la Confirmation. et nous verrons que c’est peut-être le sacrement qui reste le plus discuté de nos jours et qu’il y a beaucoup à découvrir dans les années à venir !
+Franz
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