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DEUXIEME SEMAINE : DU 19 AU 25 FEVRIER

Croire en une très grande dignité de la vieillesse : c’est la Bible qui nous le dit !

La première personne âgée dans la Bible est le père des croyants, dès le premier livre, dans la Genèse : c’est Abraham lui-même qui reçoit à 75 ans cet appel à tout quitter. L’histoire du salut est ainsi jalonnée de vieillards qui n’ont rien à envier à la fougue du jeune Samuel, puisqu’ils ont la sagesse et l’expérience en plus. Abraham a 75 ans quand il quitte tout, il a 100 ans quand son épouse Sarah met au monde Isaac et le Peuple Elu. Dieu attend que Moïse ait 80 ans pour se révéler à lui comme le Dieu de ses pères et lui demander de libérer son peuple…

Le Nouveau Testament n’est pas en reste ! Que le récit de l’Enfance de Jésus commence par l’histoire de Zacharie et d’Elisabeth, et s’achève par celle du sage Syméon et de la prophétesse Anne n’est pas anodin. Dans ces deux mystères, ce sont les plus âgés, figures de l’Ancien Testament, qui perçoivent l’action de Dieu dans les plus jeunes et qui accueillent, par delà des apparences, la nouveauté du Christ. Voûtés par les années, ils n’en deviennent pas moins les premiers prédicateurs de la Bonne Nouvelle !

Derrière ces figures qui revêtent la vieillesse d’une particulière dignité, nous pouvons voir la main d’un Dieu pédagogue qui nous montre qu’en Lui, rien n’est impossible. D’ailleurs, s’il n’appelait que des jeunes, on pourrait croire que c’est grâce à leurs forces naturelles qu’ils accomplissent de grandes choses. Mais quand Il missionne des personnes apparemment au bout du rouleau, humainement stériles et impuissantes, il nous montre de façon éclatante que c’est Lui qui agit et féconde. Ainsi,« dans la vieillesse encore, ils portent du fruit » (Psaume 91).

Ne doutons jamais que si on voit la flamme dans les yeux des jeunes, dans l’œil d’une personne âgée, on peut y voir la lumière ! Car, au début de la foi, le jeune déploie toute son ardeur pour grandir en humanité et en sainteté. Et Dieu vit que cela était bon ! Mais peu à peu, il découvre qu’il ne sera jamais que ce qu’il est : un petit pauvre. A mesure que ses dons naturels lui sont ôtés, il doit lâcher prise et libère l’espace de sa tente pour que le Christ y entre. Dans cette diminution humaine, on peut y trouver toute la place laissée pour Dieu afin qu’Il vienne nous configurer au mystère pascal.

La vieillesse se présente ainsi comme l’étape décisive sur le chemin vers le Père. Dans l’ordre des choses, c’est l’étape obligatoire avant de rencontrer le Seigneur, si Dieu nous prête vie. Mais sans nier les difficultés immenses. St Jean-Paul II écrivait : « l’expérience du vieillissement est un des chapitres les plus difficiles du grand art de vivre ». C’est entrer dans la spiritualité de St Jean-Baptiste : « il faut que Lui grandisse et que moi, je décroisse » (Jn 3, 30) et croire, avec St Paul : « que même si notre homme extérieur s’en va à sa ruine, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2 Co 4.14). Cela exige une foi chevillée au corps, nourrie du poids de l’expérience. « La vieillesse est donc cette période qu’il faut employer à approfondir sa vie spirituelle, en priant plus intensément », écrivait Jean-Paul II dans sa lettre aux personnes âgées en 1999.

Au soir de l’existence, l’homme est invité à basculer de l’action à la contemplation. Dans cette perspective, dès ses jeunes années, il faut former sa vie intérieure, meubler sa mémoire de textes bibliques et spirituels afin de pouvoir faire sa prière aux derniers jours, sans être esclave de ses pertes de mémoire. Benoît XVI n’a-t-il pas affirmé : « La prière des personnes âgées peut protéger le monde ».

Que cette deuxième semaine de Carême puisse nous aider à grandir dans une prière qui protègera notre monde !

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