Bienheureuse DINA BOSATTA
Dina Bosatta
1858-1887
Née le 27 mai 1858 à Pianello del Lario (Côme, Italie-nord) de Alessandro Bosatta (un producteur de soie) et de Rosa Mazzucchi, Dina était la sœur de Marcellina Bosatta. Elle avait aussi un frère.
Elle fut très vite orpheline de son père, qui mourut d’un infarctus à quarante-sept ans, en 1861. La Maman confia la soierie à son fils aîné, et la petite Dina à sa grande sœur, qui avait quinze ans.
Dina reçut la Confirmation en 1868, et la Première communion l’année suivante.
Dina dut d’abord se contenter de l’enseignement que donnait le brave curé de Pianello chaque dimanche après-midi ; en contre-partie, elle lui rendait des services à la cuisine et à la sacristie.
Puis elle fut confiée aux Filles de la Charité (Canossiennes) de Gravedona Lario. Elle pensait entrer en religion chez elles, et commença le noviciat à Côme. Mais Dina, qui avait une faible constitution, se montrait trop introvertie, trop refermée sur elle-même et semblait plutôt destinée à une vie plus contemplative. Elle revint dans son pays, assez découragée.
Elle se lia, avec sa sœur Marcellina, à l’œuvre fondée par leur curé pour assister les vieillards et l’enfance abandonnée, l’hospice du Sacré-Cœur. Marcellina l’aida à dépasser son « blocage » et Dina put s’occuper avec fruits de l’instruction des petites filles. Elle y montra un zèle admirable pendant sept années.
A la mort de ce bon prêtre, arriva en 1881 don Luigi Guanella (voir au 24 octobre), qui donna un nouvel élan à l’œuvre : les pieuses femmes qui y travaillaient purent se consacrer, et Dina prit le nom de Chiara (Claire). Elle qui était si timide, fut chargée de la formation spirituelle des autres Sœurs et, comme telle, considérée comme co-fondatrice des Filles de Marie de la Providence, dont la devise était In omnibus caritas, en toutes choses l’amour du prochain.
Chiara n’était pas seulement maîtresse des novices : elle fut active à la paroisse auprès des enfants et des jeunes, et auprès des malades. Entre 1881 et 1882, elle rejoignit les Sœurs canossiennes de Gravedona, où elle pensait suivre une formation pour le diplôme d’enseignante de premier degré, qui était alors obligatoire. Mais le ministre de la culture retira cette obligation et Chiara resta dans cet hospice jusqu’en juillet, avant de revenir à Pianello, où on l’attendait : elle fut tour à tour infirmière, enseignante, formatrice de couture et broderie, et représentante de l’hôpital.
En 1884, les Canossiennes (qui, on s’en souvient, l’avaient écartée quand elle avait dix-huit ans), la rappelèrent pour diriger des travaux d’embellissement dans leur église. Elle pensait venu le moment de re-solliciter son admission chez elles, mais don Guanella eut la claire inspiration de lui dire que sa place était à Pianello, à l’hospice du Sacré-Cœur.
Il y avait là tout un monde de Religieuses, postulantes, orphelines, vieillards, malades, mourants aussi… sans oublier la catéchèse des filles et les soins aux malades.
Cela ne suffisait pas. Chiara fut envoyée dans une école de Dongo, sur le lac de Côme, pour remplacer une institutrice. Elle y alla chaque jour à pied, exposée parfois aux moqueries des passants. Ce qui la soutint, fut son amour de l’obéissance, par laquelle Dieu lui donna beaucoup de grâces.
Don Guanella avait un frère, Lorenzo, qui voulait ouvrir une Citadelle de la Charité à Ardenno, et où le rejoignit Chiara. Elle devait se partager entre Ardenno et Pianello. Puis don Guanella put louer une maison à Côme, qu’il appela la Petite Maison de la Divine Providence. Ce fut encore Chiara qui fut appelée à diriger cette fondation, la future maison-mère de l’œuvre de don Guanella.
Celui-ci finit par transformer sa petite communauté en congrégation des Filles de Marie de la Providence.
Chiara fut frappée par beaucoup d’épreuves et de tentations intérieures ; elle se sentit coupable, une voix intérieure l’accusait. Cela dura plusieurs années, sans que personne ne s’aperçut de rien, sinon qu’on pouvait supposer qu’elle souffrait de sa faible constitution.
A l’automne 1886, la mauvaise saison fut la cause de plusieurs maladies parmi les patients. On manquait de couvertures et Chiara donna la sienne à une vieille dame. Elle en contracta une broncho-pneumonie, et une forte irritation des voies respiratoires, qui aboutirent à une phtisie généralisée.
Revenue à Pianello, elle dut garder le lit pendant cinq mois, et offrit sa vie pour la conversion des pécheurs et l’avenir de l’Œuvre. Le médecin lui conseilla de ne plus quitter son Pianello natal ; elle s’établit dans la cure de Pianello. La maladie empira et elle mourut saintement le 20 avril 1887, à vingt-neuf ans.
Elle a été béatifiée en 1991, gratifiée du titre de martyre de la charité, que lui donna le pape dans son homélie.
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