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Cénevières

Les clochers de la paroisse

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FERMÉE

Elle est de fondation récente, quelques années avant la Révolution. Mais "hoi erat in votim" ; elle était désirée depuis de longues années, puisqu’elle aurait pris naissance au milieu du XIVè siècle, sans les ravages causés par la longue guerre de Cent ans.

En effet, nous savons, par une bulle de Clément VI, que noble homme Bernard de la Popie, damoiseau, coseigneur de Cénvières, avait demandé au Souverain Pontife la permission de bâtir une église paroissiale, avec fonts baptismaux, cloches, clocher et cimetière ; d’acquérir des dîmes pour la doter et fournir ainsi à l’entretien d’un recteur résident, qui aurait soin des âmes. La raison donnée était fort bonne : les habitants sont trop éloignés de l’église paroissiale qui est celle de Saint-Martin Labouval.

Ce n’était pas pour lui seul qu’il demandait une telle faveur, car il avait chapelle dans son château, bien entendu. Tout de même, il est intéressé à l’affaire pour l’administration des sacrements.

Clément VI écrivit à l’évêque de Cahors de donner cette autorisation. Mais les travaux ne furent pas même commencés. La guerre de Cent ans déchaîna dans le pays ses horreurs, et la maison de la Popie, un temps si prospère, s’éteignit au cours de cette période. Les quelques habitants amassés au pied du château continuèrent à se rendre à Saint-Martin Labouval pour les offices. Il fallut attendre jusqu’en 1783 pour obtenir l’érection canonique d’une nouvelle paroisse.

Les villageois de Cénevières, réunis en délibération à ce sujet, nommèrent deux syndics, Andissac et Vialatte, pour présenter une requête à l’évêque de Cahors, offrant de bâtir église et presbytère (20 mai 1782).

L’évêque chargea son vicaire général, M. de Lacoste Ribot, chantre de l’Eglise cathédrale, de faire l’enquête de commodo et incommodo, visiter les lieux, entendre le pour et le contre. L’ordonnance du commissaire est du 18 juillet, pour les convocations et affiches nécessaires. Il fallait aussi avertir l’abbé de Marcilhac et les religieux qui étaient prieurs de Saint-Martin Labouval. Les habitants de cette dernière paroisse consentaient à la séparation (délibération du 25 août), pourvu qu’ils ne soient à aucun frais. Le marquis de Cénevières donna aussi le sien (1er octobre), de même le curé de Saint-Martin, M. Dorval (4 oct.), à la condition de ne rien perdre de son revenu. Le chapitre de Marcilhac donna l’autorisation et son syndic, dom François Delsouc, vint à Cénevières à cet effet.

Il est démontré que l’église de Saint-Martin était trop petite pour la population des deux « cantons » : la population de Cénévières est évaluée à 227 communiants et 170 non communiants, celle de Saint Martin à 747 communiants et 55 non-communiants. Cénevières a onze villages dont quelques un situés à une heure et demie de l’église ; on ne saurait faire le tour du canton en moins de sept heures de marche pour en faire le tour (pour Saint Martin, 21 villages ou écarts ; quelques uns à plus de deux heures, et il faudrait 12 heures de marche pour en faire le tour). Les chemins sont mauvais, la plupart vrais sentiers de chèvres etc etc.

Sur le rapport du vice-promoteur, M. Delteil, concluant que jamais érection de cure ne fut plus nécessaire, et qu’il ne suffisait pas de faire desservir Cénevières par un vicaire amovible, lequel ne s’attache pas à son troupeau, que d’ailleurs les crues du Lot peuvent souvent empêcher d’aller de Saint-Martin à Cénevières, l’évêque rendit son ordonnance définitive le 12 avril 1783.

Le lieu et le canton de Cénevières étaient érigés en paroisse sous le vocable de Saint Louis, roi de France.La cure devait être pourvue d’une portion congrue conformément aux décrets royaux. La nomination du curé restait à l’abbé de Marcilhac, comme pour Saint-Martin. Pour cette fois seulement, l’évêque nommait le premier curé : Me Joseph d’Andrieu, vicaire de Concots. Le vicaire général Luillier de Rouvenac était chargé de fixer l’emplacement de l’église de concert avec les habitants. Ceux-ci devaient faire le plan d’une église convenable et de dimensions en rapport avec le chiffre de la population, fournir les vases sacrés, ornements sacerdotaux, etc. L’emplacement du cimetière devait être aussi fixé ; on fournirait un logement au curé jusqu’à ce que le presbytère fut construit. Pour reconnaître la supériorité de l’église Saint-Martin, les marguillers de Cénevières devaient offrir le pain béni chaque année dans cette église le dimanche dans l’octave de la Saint Martin.

Le service ne pourrait commencer qu’après l’achèvement de l’église et sa visite par le commissaire épiscopal.

Le seigneur de Cenevières était protestant et la population catholique. Un bon siècle auparavant on avait pu sortir des guerres de religion, l’évêque de Cahors, y était pour beaucoup. Il y avait encore des rancoeurs et une église au pied du château impensable. C’est seulement lors de l’achat du château par les ancêtres (catholiques) des propriétaires actuels qu’elle sera construite.

Cènevieres était desservi par Cornus qui dépendait de Saint Martin Labouval et par Saint Clair, qui dépendait de Calvignac.

L’église de Lugagnac se trouvait à deux kilomètres à l’ouest de Lugagnac. Il y a encore les traces.

Le Conseil d’Etat autorisa la nouvelle création en 1786.

L’église ne fut achevée qu’en 1789, elle fut agrandie en 1863.

L’abbé d’Andrieu, qui avait eu sans doute quelques difficultés dans l’intervalle, donna sa démission le 15 septembre 1790. Il fut remplacé immédiatement par Jean-Baptiste Fauries, vicaire d’Esclauzels, nommé par l’évêque au nom de l’abbé de Marcilhac. Il prêta les divers serments constitutionnels ; puis dut se rétracter plus tard, car il fut laissé à la tête de sa paroisse au concordat. Il y mourut en 1814.

PERSONNE RELAIS

- Paulette Valentin, 05 65 30 22 65

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